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Chroniques d'un râleur

Chroniques d'un râleur
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12 janvier 2015

Charlie... Et les autres...

Nous sommes tous Charlie. Du moins c'est ce que tendrait à prouver les manifestations d'hier.

 

Et, bien évidemment, nous avons raison.

Raison de descendre dans la rue quand des fous furieux s'en prennent à des dessinateurs, que ceux-ci aient eu la plume féroce ou non.

Raison de hurler notre colère à la face du monde, de crier que plus jamais nous ne voulons voir cela, de pleurer de détresse en pensant qu'en 2015, ici, des gens peuvent être tués à cause de leurs idées et de leur façon de les exprimer.

Mais aurons-nous raison demain, et combien d'entre nous seront-ils dans la rue quand les conséquences de ces actes infâmes commenceront à éclore?

D'ailleurs, elles ont déjà commencé. Et j'en ai la nausée.

Samedi, 11 ministres de l'intérieur européen et leur homolgue américain se sont réunis à Paris. Pour parler de meilleure coopération dans la lutte contre le terrorisme. D'échanges de renseignements. D'intensification de la recherche de renseignements. De marche à suivre pour obtenir un meilleur contrôle d'Internet.

Hier, Mme Valérie Pécresse, ancienne ministre, tweetait qu'il fallait un "Patriot Act" à la française.

Hier, Omar Ali Bongo, Sergeï Lavrov, Mehdi Jomaa, Ahmet Davetoglu et Viktor Orban étaient dans le cortège...

Ce matin, M. Claude Guéant, ancien ministre, lâchait à la radio "qu'il y a des libertés dont il est facile de se passer".

Ce matin encore, M. Manuel Valls, premier ministre, parlait de "mettre en place de meilleurs systèmes d'écoute", "plus performants". Puis d'annoncer que 4 700  policiers et gendarmes allaient être déployés pour protéger les lieux de culte et les écoles juives.

A cela, je réponds: "Vous n'en avez pas marre d'être cons, bande de grosses merdes?"

Parce que prendre des mesures liberticides pour défendre la Liberté, il fallait oser. Exacerber les tensions entre communautés en acceptant d'en protéger une, quelqu'elle soit, plus que les autres, ça ne sert sûrement pas à faire retomber la pression. Brâmer à longueur d'année qu'il n'y a pas d'argent pour payer des profs, des animateurs culturels dans les cités et le trouver instantanément pour payer des policiers à protéger une catégorie particulière de citoyens, cela ne risque pas de donner aux gens qui vivent dans les cités l'impression qu'on se fout de leurs gueules?

Et tout cela, pour ne parler que des réactions immédiates, à chaud. Parce que l'analyse de fond du problème, je l'attends toujours. Je connais celle du très redoutable Café du Commerce: "c'est parce qu'il y a trop d'étrangers en France". Enfin, en version polie. En beauf dans le texte, ça donne "trop de bougnoules".

Certainement pas parce qu'il n'y a plus de boulot pour tout le monde. Certainement pas parce que des groupuscules identitaires peuvent gueuler chaque jour sur Yahoo qu'il faut "foutre les muzzs à la porte, et flinguer ceux qui veulent pas". Certainement pas parce que la course au fric et au toujours plus de notre société occidentale, nous la faisons sur le dos d'autres pays.

Quand comprendra-t-on que c'est tout notre système économique qui est malade, que tant que l'on produira des armes plutôt que des écoles, des placements financiers plutôt que des hôpitaux, des satellites de renseignements plutôt que des bibliothèques, et de prendre des mesurettes économiques ridicules pour lutter contre la misère, on continuera à entretenir le ressentiment et la haine? Et à ouvrir toute grande la porte aux fous furieux de tous horizons.

Combien de manifestants pour dénoncer les 168 millions d'enfants de moins de 14 ans qui travaillent chaque jour dans le monde? Combien pour les  25 000 qui meurent CHAQUE JOUR de sous-nutrition dans le monde?

C'est la loi d'airain du marché...

Et après, on s'étonne que certains se tournent vers n'importe quelle idéologie qui leur donne un espoir, quelqu'il soit. Vers un Islam radical, dévoyé, médiéval, mais qui est la seule idéologie à critiquer les pays qui les exploitent au quotidien. On s'étonne que des immigrants risquent leur vie pour tenter de venir chez nous, plutôt que de crever chez eux. On s'étonne que les chômeurs, dont le travail est désormais effectué par des mômes ailleurs, se mettent en colère et se radicalisent à leur façon, en gueulant "la France aux Français de souche" (Ca existe, un Français de souche? Je ne le crois guère!). On s'étonne que des jeunes dont personne ne veut, parce qu'ils n'ont pas la bonne couleur de peau, les bons diplômes, la bonne adresse, veuillent se venger de cette société qui ne leur offre aucun avenir.

Et comment répond-on à ce problème global? Par des interventions militaires. De la surveillance. De la haine.

Franchement, vous croyez qu'on va s'en sortir comme ça?

Mais si je gueule ça dans la rue, avec toute ma colère, toute ma rage, vous croyez que 3 700 000 personnes vont me suivre?  Moi pas. Plus.

Et nous en crèverons tous, debout comme ces dessinateurs, cet économiste qui dénonçaient la folie des hommes, comme ces policiers qui les protégeaient, ou tirés comme des lapins comme ces clients de supermarchés, ou ce nettoyeur et ce correcteur qui ne faisaientt que leurs boulots.

Parce que nous avons oublié que sur cette Terre, nous avons 7 milliards de frères et de soeurs...

 

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19 janvier 2014

Causes et conséquences, ou la bêtise aveugle.

Je n'aime pas le F.N. Ce n'est un secret pour personne.

 

Mais sans même parler de l'idéologie qui sous-tend ce parti, j'en ai marre, et même plus que marre, que personne ne se donne la peine de dire pourquoi le programme économique de ce parti n'est qu'un bout de papier griffonné sur un coin de nappe au très célèbre Café du Commerce.

Donc, je m'y colle. Et, oui, je me suis donné la peine de lire les 106 pages du programme du F.N, de A à Z. Paix à l'âme de mes neurones morts au Champ d'Honneur durant cet exercice.

 

Livrons-nous à un petit jeu de politique fiction : en 2017, MLP emporte la présidentielle, et dans la foulée, grâce au rétablissement de la proportionnelle obtenu après son excellent résultat aux Européennes, elle détient une majorité suffisante à l'Assemblée Nationale. Je sais, ce scénario est hautement improbable, mais c'est celui auquel croient une part non négligeable de son électorat. Je me place donc sur le même plan qu'eux et adopte leur point de vue. Donc, forte de sa majorité, elle forme son gouvernement et essaie de mettre en œuvre son programme.

Que se passe-t-il ensuite ? Fidèle à ses engagements, elle enfourche les deux grands chevaux de bataille du F.N, qui sont :

La sortie de l'U.E en général et de l'Euro en particulier

La mise en place de la préférence nationale.

 

Je vais commencer par le premier d'entre eux. C'est-à-dire la sortie de l'U.E et de la zone Euro.

Je ne vais pas m'emmerder à chercher à savoir si juridiquement les clauses de l'article 50 du Traité de l'Union Européenne s'appliquent ou non, en combien de temps, et à quelles pressions le gouvernement devrait faire face.

Je vais considérer, comme les thuriféraires du F.N, que cela est possible et a eu lieu. La France quitte donc la zone Euro.

Grande question: à partir de ce moment là, comment payons-nous notre énergie?

 

Je réfute immédiatement l'argument massue :  il est inutile de parler de la mise en exploitation du gaz de schiste pour régler nos problèmes énergétiques à court terme: le temps de prospecter, mettre en exploitation et autre, c'est 10 à 15 ans. Dans l'intervalle, nous n'avons rien.

 

De toute évidence, le Franc sera une monnaie faible. C'est d'ailleurs ce qui est prévu dans le programme, qui mentionne la notion de dévaluation compétitive. D'autre part, ce Franc aura un taux de change qui sera fixé par les marchés boursiers. Lesquels marchés n'auront aucun intérêt à voir une expérience Le Pen fonctionner, puisqu'elle serait une négation des principes libéraux et mondialistes défendus par le système financier actuel, ni d'ailleurs aucune raison raison de faire confiance à un pays en proie à un certains nombres de troubles (voir plus bas).

 

Or, nous importons notre gaz, notre pétrole, notre uranium et bon nombre de minerais nécessaires au redressement industriel voulu par le F.N, comme d'ailleurs par à peu près tous les partis en lice, sans qu'aucun d'entre eux ne soit en mesure comment ce redressement doit se financer.

Mais ces matières premières, tant énergie que minerais divers et variés, s'achètent sur un marché mondial, où tout se paye en dollars.

Les défenseurs du F.N. pourraient avancer que les économies prévues sur les dépenses sociales financeront sans problème la différence Euro/Franc quant à l'approvisionnement énergétique.

 

Perdu. Parce que ces économies doivent déjà servir, dans le programme du F.N, à la création du salaire maternel, à la modernisation de l'armée et aux recrutement de fonctionnaires au sein des services de la Police, de la Gendarmerie et de la Justice.

Quant à financer ces importations nécessaires grâce un excédent de la balance commerciale française dû à l'augmentation de nos exportations générée grâce ce même Franc faible, elle ne pourrait avoir lieu qu'après la réindustrialisation de la France.

Malheureusement, cette réindustrialisation, dont l'Etat est censé être le fer de lance, exige des fonds.

Encore une fois, où les trouverons-nous ?

J'ai beau avoir cherché, je n'ai trouvé nulle part trace d'une quelconque provision financière pour compenser ce que les banquiers appellent le risque de taux de change.

Tout est écrit dans cette partie économique du programme comme si la France était un milieu clos et auto-suffisant.

Ce qui est faux. Et quand les hypothèses de départ sont fausses, il est rare que le résultat aie grand sens.

 

 

Et maintenant, le deuxième point : la mise en place de la préférence nationale et ses conséquences. Où quand le pipotage électoraliste confine à la provocation d'un conflit interne.

 

Là non plus, pas d'analyse quant à la constitutionnalité des textes voulus, tant au regard du droit français qu'à celui des traités internationnaux. Je vais considérer que ces textes sont votés, et m'occupper de leurs conséquences.

 

Qu'est-il donc prévu ? Notamment ce cocktail détonnant : allocations familiales, y compris donc allocations logement, réservées aux familles dont au moins un des deux parents est français, expulsions locatives facilitées pour les locataires mauvais payeurs, priorité aux Français dans l'attribution des logements sociaux.

Et quel sera le résultat ?

Quelques dizaines de milliers de famille vont se retrouver à la rue. Parce qu'elles n'auront plus les moyens de payer leur loyer, du fait de la suppression de leurs allocations. Et ne seront pas relogées, les logements étant réservés en priorité aux Français.

Elles n'ont qu'à devenir Françaises, me direz-vous. Pas si facile, puisque ce programme prévoit également l'instauration du droit du sang en lieu et place du droit du sol, et laisse présager un sévère durcissement des conditions de naturalisation.

Donc, nous voici avec ces dizaines de milliers de gens dehors, et de nombreuses autres familles précarisées.

Et une priorité à l'embauche pour les Français qui les empêche d'accéder au marché du travail. Les cartes de résidents étant prévues pour n'être délivrées que sous conditions de travail, en peu de temps, elles seront considéres comme clandestines, pour lesquelles il est  prévu une tolérance zéro et l'expulsion immédiate.

 

Et vous croyez franchement que ces dizaines de milliers de familles vont se laisser faire sans rien dire ?

Vous croyez franchement que les cités où elles sont logées, bien regroupées en lointaine banlieue, vont rester calmes, zen, sereines quand les expulsions par centaines vont commencer ?

Et d'ailleurs, qui les réalisera, ces expulsions ? La Police Nationale ? Dans ces cités où elle se fait d'ores et déjà caillasser alors même que cette politique de préférence nationale n'a pas encore commencé d'exacerber les haines ? Par que, pour ce qui est de faire bouillir la marmite de la haine, rien de tel que ce genre de mesures !

Alors ? L'Armée ? Pourquoi pas... (Soit dit en passant, cela fera de la France sera donc le pays où l'Armée expulse les familles étrangères pauvres. Je pense que sur le plan internationnal, cette réputation nous facilitera l'accès à bien des marchés. Notamment en Afrique, d'où bon nombre des expulsés potentiels sont originaires. Et où se trouvent la majorité des minerais que la France importe...)

Mais je le redemande : de pareilles vagues d'expulsion dans le calme, vous y croyez vraiment, vous ? Moi pas. Il y aura résistance, et donc, violence.

Nous avons donc une situation de haines ethniques exacerbées et de violences sur des familles appartenant toutes à des communautés qui se sentent déjà, à tort ou à raison, rejetées.

 

Que vous faut-il de plus pour un embrasement généralisé ?

 

 

Voilà. Voilà pourquoi ce programme est d'une stupidité à faire peur, et surtout, semble totalement ignorer les conséquences de ce qu'il préconise.

Du moins je préfère le penser. Parce que je vous laisse réflèchir à ce que pourrait vouloir dire de telles mesures, à ce qu'elles pourraient laisser présager, si elles n'étaient pas dictées par une bêtise aveugle, mais bien prises en toute conscience...

 

17 janvier 2014

L'Homme Providentiel © et le Grand Méchant ©.

 Navré. Je suis navré de voir proliférer, ces derniers mois, des pensées de plus en plus nauséabondes, tant sur Internet qu'au très célèbre comptoir du café du Commerce.

La situation de la France n'est pas bonne, soit. Le revenu disponible des ménages est en baisse constante, soit. Le fossé des revenus entre riches et pauvres se creusent chaque jour, soit. Mais qu'est-ce que c'est que ces histoires de « muzzs » responsables de tous les maux ? Voire de « complot sioniste »  ou « judéo-maçonnique » (tiens, ça faisait longtemps... Au moins 70 ans...)? Ou, plus nouveau, « d'invasion de la France », d' « islamo-fascisme » et de « collabos UMPS » ?

 

Quelques milliers d'années d'histoire judéo-chrétienne nous ont enseigné que Dieu et Satan existaient. Vingt et un siècles de christianisme nous ont fait intégrer l'existence d'Un Sauveur. Et de la Providence. Mais pourquoi, pourquoi mettre ces deux notions à toutes les sauces d'une manière générale, et à la sauce de l'économie politique, ou de la politique économique, en particulier ?

Parce que c'est plus facile. Satisfaisant pour l'esprit. Quand le coupable d'un méfait est connu, la Justice, de préférence celle du Peuple Souverain, peut le forcer à réparer ses déprédations. Elle peut le punir. C'est bon, le Grand Méchant est condamné, la Nation est sauvée !

Voire. Parce que les Grands Méchants ©, en économie, sont plutôt rares.

Cette explication par le Malin, l'Autre, le comploteur à choisir, dispense de réfléchir à notre situation actuelle, de chercher de véritables solutions, de remettre en cause le modèle économique de notre pays, voire de notre planète.

Elle permet aussi de glisser de l'Autre à l'autre. Celui qui n'est pas « comme nous », et, partant, plus mauvais, forcément fourbe et doté d'instincts bestiaux qui ne cachent que ses intentions perfides. Bref, celui qu'il faut détester, charger de tous les maux, et châtier pour que tout redevienne, comme, avant, donc idyllique.

Et pour châtier, il nous faut le Chevalier Blanc. Le Super-Héros. L'Homme Providentiel© . Le Sauveur de la France (devant lequel, nous voilà, et nous jurons, nous tes gars de servir et de suivre tes pas... N'est-ce pas?). Tous ces qualificatifs étant, bien sûr, à mettre, et c'est nouveau, au féminin.

Et qu'est-ce que ça changerait ?

Rien.

Sauf, bien sûr, une éventuelle petite guerre civile en France, si Elle décidait d'appliquer son programme. Mais ce sera le sujet d'un autre billet.

 

Rien, écrivais-je donc avant cet aparté, parce que les problèmes dont souffre notre économie n'ont pas de responsable. Ou quelques milliards. Comme vous préférez, suivant votre amour personnel de l'auto-flagellation.

Le seul « coupable » est notre système économique, qui pourtant semble être le seul qui aie jamais fonctionné, et notre désir de richesses et de ce que qu'elles apportent ou sont supposées apporter. Bref, un système fondé sur notre propre avidité.

Et, surtout, un système dont nous avons perdu le contrôle. A l'heure actuelle, plus personne ne sait qui contrôle quoi.

Les Etats contrôlent-ils leur économie ? Il semblerait que non, puisqu'il est possible de spéculer contre eux, de les ruiner, de les forcer à gouverner dans un sens ou dans l'autre en les acculant à la faillite. Comme En Grèce. (D'où l'expression : va te faire acculer chez les Grecs. Oups. Désolé)

Les entreprises multi-nationales savent-elles qui les détient ? Pas plus. Regardez l'organigramme de n'importe laquelle de ces géantes, et dites-moi ce que vous y comprenez. Ensuite, regardez ceux des entreprises qui y ont des participations. Et essayez de trouver des personnes physiques au bout de la chaîne. Je vous offre un repas de sept plats, avec, apéritif, vins fins et digestifs si vous y parvenez! Elles s'appliquent donc à faire ce pourquoi elles ont été créées, c'est-à-dire à engranger des profits.

 

Notre économie est devenue une entité quasi-vivante, et non point tant une I.A qu'une B.A. Pas une Bonne Action, non, amis scouts. Une Bêtise Artificielle.

Dont la Première Loi dit : « Un humain ne peut porter atteinte à une B.A, ni, restant passif, permettre qu'une B.A soit exposé au danger. »

Ce qui signifie, vous l'avez compris, que remettre en cause ce système économique pour en corriger les défauts, pour le ramener à une échelle humaine, c'est-à-dire prenant en compte le bien des humains (avec une minuscule, symbole de leur importance), voire de leur planète (idem), est une Hérésie (©). Et les hérétiques tendent à finir au bûcher.

Notamment, en l'occurrence, parce que la tâche est titanesque. Et parce que personne, mais alors absolument personne, ne sait par quel bout prendre le problème.

Et parce que la Loi de Queille veut qu'  "il n'est pas de problème qu'une absence de solution ne finisse par résoudre. »

Donc, nul n'agit. Nous essayons tous de trouver tant que faire se peut des accomodements, des concessions acceptables, jusqu'au moment où il ne nous reste plus rien à concéder. Instant où nous nous mettons à crier, tant de rage que de désespoir: "c'est pas juste!".

Et donc, retour à la case "recherche du coupable". Admettre que notre passivité au cours des trente dernières années en général et des dix dernières en particulier y est pour quelque chose, c'est trop dur. Surtout quand quelqu'un est là pour vous désigner des responsables, voire des coupables.

Raisonnement simpliste, me direz-vous. Peut-être. En même temps, seule une infime minorité de gens raisonnent dans l'adversité. Les autres réagissent avec leurs tripes. Et celles-ci leur crie: "Vengeance! C'est pas juste! Pourquoi moi?", et veulent des solutions, là, tout de suite, maintenant.

Pas à un horizon de vingt ou trente ans.

C'est pourtant le temps minimum qu'il faudrait pour réformer en profondeur les économies de marché de notre bonne vieille Terre, de reprendre le contrôle de l'économie, en la simplifiant, en l'amputant des jeux spéculatifs qui font des denrées alimentaires nécessaires à la survie un produit comme un autre, en l'organisant sans suivre aveuglément les préceptes libéraux (ou néo-libéraux, peut me chaut).

Et surtout, celà demanderait une prise de conscience de tous et toutes, dans tous les pays, pour avancer dans une nouvelle direction.

Bref, ce n'est qu'une utopie. Un rêve.

La réalité, beaucoup plus prosaïque, est que notre système actuel, avec tous ses défauts, va perdurer jusqu'à ce qu'il rencontre un mur économique, comme une crise énergétique majeure, par exemple. Et à ce moment là, et pas avant, nous commencerons à réfléchir à comment vivre autrement. Enfin.

Et qu'il faut éviter, en attendant, que certains (ou certaine) profite du désarroi de ceux qui vont rester sur le carreau pour se présenter en Sauveur, avec des solutions miracles que seuls de sales traîtres réfuteraient.

Parce que, en 1933, un dénommé Adolf Hitler était aux yeux des Allemands un Homme Providentiel (©). Douze ans plus tard, aux yeux du monde entier, il n'était plus qu'un Grand Méchant (©).

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